Des bougies en mai

Ils sont arrivés dans la nuit…

Les lutins de Lugdunum
sont arrivés
peu après minuit à Lanau…

Abigail & Philémon
ont guidé leurs parents
depuis Puy l'Évêque

Et le lendemain, les enfants,
comme appelés par la forêt,
ont filé dans la prairie…

Il faut dire que le 10 mai…
… c'est l'aNNiverSaire
d'Abigail et MamyLou !

Rendez-vous est donné
dans le Quercy
aux Lutins et à tonton Adrien

Nous voici réunis lors
de ce pont de l'Ascension
pour souffler les bougies…

Soufflons les bougies
une fois, deux fois…
… tu les rallumes Maman…

Et ensuite on va se régaler
gateau au chocolat
et far aux pruneaux de pays…

Avant de souffler toutes les bougies du monde

À chaque oiseau, un arbre

À chaque désert, une eau claire

À chaque flocon de neige, une forêt

À la planète, du soleil, des étoiles en pagaille…

pour toi, pour vous, je ne sais pas

de l'amour par exemple et des yeux pleins de poèmes

qui viendront courir sur nos lèvres…

D'après Je rêve le monde… Dominique Sampiero

Premier mai à Lanau

Des marguerites…

Point de muguet

dans les sous bois

autour de Lanau…

Mais des marguerites par milliers…

Deux pas dans la prairie voisine

et c'est un feu d'artifice

de pétales immaculés

et de cœurs d'or…

Point de muguet cette année

mais des marguerites par milliers…

À Marguerite

En mon cœur n'est point 'escrite

La rose ny autre fleur,

C'est toy, blanche Marguerite,

Par qui j'ay cette couleur.

N'es-tu celle dont les yeux

Ont surpris

Par un regard gracieux

Mes esprits ?

Puis que ta sœur de haut pris,

Ta sœur, pucelle d'élite,

N'est cause de ma douleur,

C'est donc par toy, Marguerite,

Que j'ay pris ceste couleur.

Ma couleur palle nasquit,

Quand mon cœur

Pour maistresse te requit ;

Mais rigueur

D'une amoureuse langueur

Soudain paya mon mérite,

Me donnant ceste pâleur

Pour t'aimer trop, Marguerite,

Et ta vermeille couleur.

Quel charme pourroit casser

Mon ennuy

Et ma couleur effacer

Avec luy ?

De l'amour que tant je suy

La jouissance subite

Seule osteroit le malheur

Que me donna Marguerite,

Par qui j'ay cette couleur.

Pierre de Ronsard (1524 – 1585)