dimanche 13 janvier 2019

Nouvelle Calédonie (9) : retour vers la côte ouest (Farino 2)



D'est en ouest...

Il existe six transversales pour passer

d'une côte à l'autre sur Grande Terre.

En quittant Poindimié nous choisissons

celle de Kouaoua à La Foa afin de rejoindre Farino.

Après Houaïlou (capitale du litchi) nous suivons

la route traversant les mines de nickel de Poro.

Paysages tragiques aux montagnes balafrées

par l'exploitation minière du nickel...

Retour à Farino...

Les deux jours pour Noël au refuge de Farino

avaient été trop brefs... Il nous fallait y revenir.

Nous y voici pour trois jours avant le Grand Sud...

Suspendus dans les arbres depuis le bungalow 1,

ici le temps hémophile coule très lentement :

lectures, concerts d'oiseaux et de coqs,

dégustation de rhums arrangés de l'île

proposés par Florence et Jean-Marc

nos hôtes très sympathiques...
Jean Mariotti : un poète de Farino

Dans leur bibliothèque, nous avons découvert un poète originaire de Farino : Jean Mariotti (1901-1975), fils de Paul Mariotti (1858-1927), transporté au bagne en 1897 pour un crime de vendetta familiale.

Quand l'âcre odeur du soir,
De la ville mouillée, monte aux toits de Décembre.
          Quand la rue souillée pleure au long des trottoirs
          Des sanies qui engluent.
Quand la bise aigre, rasant les murs, se rue avec furie
Transportant en longs couloirs
          Les senteurs rances
          De Paris qui fricotte la tambouille du soir

          Je songe à mon Océanie  …   

Un de ses premiers poèmes, rédigé dans la solitude et le froid de Paris,
suffit à nous éclairer sur l’Océanien que fut Mariotti.
« Je suis né en Nouvelle-Calédonie, c’est exact, et j’y ai passé mon enfance et ma première jeunesse. Mais mon père était corse et ma mère italienne. […] Si j’avais du sang noir, je le dirais sans orgueil ou fausse honte. Mais cela n’est pas. D’ailleurs, plus je vieillis, plus je me sens corse, et la légende ancestrale, pour moi, serait la légende gréco-latine (n’oubliez pas les colonies grecques de Corse).
Je dois sans doute beaucoup à la Nouvelle-Calédonie et à la race qui l’a peuplée de légendes, et ceci, je ne le renie pas, bien au contraire. […]
Comme vous le savez, j’ai passé mon enfance en pleine brousse, j’ai vécu au milieu des indigènes.
Mon premier contact avec l’étude n’a pas été exempt de cocasserie. Il n’y avait pas encore d’écoles, et les précepteurs ou instituteurs étaient pour le moins originaux et mériteraient à eux seuls un volume. » (La Conquête du séjour paisible 267)
C’est ainsi que Mariotti s’est présenté en 1948 à l’éditeur Stock


Le Refuge de Farino restera un moment fort de notre séjour sur le Caillou. Le samedi 12 janvier, nous le quittons pour mettre le cap sur le Grand Sud...

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Cap à l'ouest…

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