dimanche 24 novembre 2019

Au pays de d'Artagnan









Le sonnet et l'épée

Le sonnet fait penser à quelque belle Épée
Dont s’offre la poignée à la main pour appui,
Et dont la lame sans défaut s’effile et luit,
Flexible, étincelante et finement trempée.

Comme elle, qui naquit de l'enclume frappée,
Le Sonnet, héroïque et courtois, mêle en lui,
Dans le métal sonore où le mot chante et bruit,
Aux soupirs de l'amour en écho d'épopée.
Il est arme ou joyau. D'entre ses deux quatrains
Où l'idée est enclose aux huit alexandrins
Son tercet redoublé sur trois rimes s'élance,

Tel que, hors du fourreau, la lame resplendit,
Et, de son dernier vers où le sens se condense,
Enfonce, en l'y laissant, la pointe dans l'esprit.

Henri de Régnier
poème dans 1635/1935
Trois siècles de l'Académie française
par les Quarante, 1935.


Week end gascon avec Ersilia et Jean-Bernard
à l'occasion du spectacle musical à Marciac
Prévert avec Yolande Moreau et Christian Olivier




jeudi 14 novembre 2019

Les dix ans de Philémon

J'ai dix ans
Je vais à l'école
Et j'entends
De belles paroles
Doucement
Moi je rigol'
Au cerf-volant
Je rêve je vole
Si tu m'crois pas hé
Tar' ta gueule à la récré 
Le mercredi j'm'balade
Une paille dans ma limonade
Je vais embêter les quilles à la vanille
Et les gars en chocolat 
J'ai dix ans
Je vis dans des sphères
Où les grands
N'ont rien à faire
Je vais souvent
Dans des montgolfières des géants
Et des petits hommes verts
Si tu m'crois pas hé
Tar' ta gueule à la récré 
J'ai dix ans
Des billes plein les poches
J'ai dix ans …

dimanche 3 novembre 2019

Deux Foréziens en Quercy


L'automne est bien là…

Partis de Saint-Étienne,

en passant par monts et forêts

ils sont arrivés le dernier week end d'octobre

encore tout ensoleillé et bien coloré…


Partages gourmands et promenade

jusqu'à Martignac et son clocher-mur…




Bolets et cèpes…

En route, entre Cantal et Lozère,

nos amis foréziens ont cueilli

quelques cèpes magnifiques 

que Patrick s'est fait un plaisir

de cuisiner à sa façon…


Et d'évoquer autour de la table

Honoré d'Urfé et l'Astrée…

À l'abri de la gariotte, ou caselle, ou capitelle, ou borie,
laisse moi te murmurer
le début de la première partie de l'Astrée
de Messire Honoré d'Urfé :


    Auprès de l'ancienne ville de Lyon, du côté du soleil couchant, il y a un pays nommé Forez, qui, en sa petitesse, contient ce qui est de plus rare au reste des Gaules, car, étant divisé en plaines et montagnes, les unes et les autres sont si fertiles, et situées en un air si tempéré que la terre y est capable de tout ce que peut désirer le laboureur. Au cœur du pays est le plus beau de la plaine, ceinte, comme d'une forte muraille, des monts assez voisins et arrosés du fleuve de Loire, qui, prenant sa source assez près de là, passe presque par le milieu, non point encore trop enflé ni orgueilleux, mais doux et paisible. Plusieurs autres ruisseaux en divers lieux la vont baignant de leurs claires ondes, mais l'un des plus beaux est le Lignon, qui vagabond en son cours, aussi bien que douteux en sa source, va serpentant par cette plaine depuis les hautes montagnes de Cervières et Chalmazel, jusqu'à Feurs, où Loire le recevant, et lui faisant perdre son nom propre, l'emporte pour tribut à l'Océan.

Cap à l'ouest…

Dans un bouquet de lumière ce jeudi 23 janvier 2020 nous quittons Lanau sa prairie, ses bosquets, ses chevreuils, se...