La cueillette se transforme
Ce dimanche matin, nous sommes décidés
… et si on allait aux champignons !
là tout près, dans les environs…
Il s'avère très vite que nos coins préférés
sont vides de toutes traces de eucaryotes
pluricellulaires ou unicellulaires !
Pas la moindre girole, le moindre cèpe…
Heureusement, châtaignes et noix
toutes neuves sont là offertes,
en abondance…
Au retour, ciel d'azur et soleil d'été
déjeuner sur la terrasse
à l'abri des chênes et des pins,
le pastis est de la partie,
les raisins éclatent sous la dent,
l'air est léger comme au printemps
nous soulève et nous emplit de joie ;
des souffles chauds nous transportent
d'une branche à l'autre à travers
les feuilles encore vertes mais échevelées,
Cueillette au maigre potager
des dernières tomates
cerises et cœurs de bœuf
pour la salade du soir
agrémenté de copeaux de pécorino
et de tranches de ricotta
délices rapportés de Sardaigne
où nous sommes encore parfois
dans un sourire, image fugace
de plages à Larboi ou Pelosa…
Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
Elles voudraient aller où les oiseaux s'envolent,
Mais le vent les reprend et barre leur chemin :
Elles iront mourir sur les étangs demain.
Le silence est léger et calme ; par minute
Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,
Et puis tout redevient encor silencieux,
Et l'Amour qui jouait sous la bonté des cieux
Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,
Et puis tout redevient encor silencieux,
Et l'Amour qui jouait sous la bonté des cieux
S'en revient pour chauffer devant le feu qui flambe
Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes,
Et la vieille maison qu'il va transfigurer
Tressaille et s'attendrit de le sentir entrer...
Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes,
Et la vieille maison qu'il va transfigurer
Tressaille et s'attendrit de le sentir entrer...
Anna de Noailles
Le cœur innombrable
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